Lettre à mon Utérus A toi, qui a ton espace à part entière en moi-même. Tu es là, en silence, et tu as cette puissance inimaginable qui peut déplacer des montagnes et co-créer la Vie. Tu es mon antre, mon espace sacré, où la Vie peut s’épanouir dans la douceur, dans le respect et la bienveillance. Dans des mémoires d’antan et d’ici, tu as incarné à un moment donné, le désert, comme si tu avais été dévasté, voir déserté. Ta terre a été aride, privée de lumière, rien n’y a germé, et je m’en suis déconnectée. J’ai retenu mon souffle par peurs, j’ai bafoué mes élans et mes désirs. Les portes ont été poussées, pas toujours par ceux qui prennent soin, pas toujours par ceux qui demandent, pas toujours avec la bienveillance au cœur. Aujourd’hui, ensemble, nous avons ré-appris à cheminer sur ces terres abondantes et fertiles. J’ai exploré mon corps, ces désirs, ces envies, sa timidité, ses recoins cachés. J’ai laissé circuler toutes les peurs, toutes les mémoires de femmes, du viol à l’avortement, de la soumission à la maltraitance, toutes les envies mutilées, tous les désirs avortés. J’ai laissé les larmes perlées. J’ai récupéré toutes ces parties de moi abondonnées. Et j’ai pu me reconnecter à toutes mes dimensions, petite fille, femme, mère, sœur, Déesse. J’ai laissé tomber tous ces jugements moralisateurs, engendrant culpabilité, honte et peurs. J’ai laissé la médecine de l’Eau me laver pour retrouver ma dignité et ma puissance de Divinité. J’ai demandé PARDON et je me suis pardonnée pour tous ces blocages, ces mémoires souffrantes crées. J’ai remercié aussi pour ces expérimentations au-delà de la compréhension, mais dans le cœur de l’Unité. J’ai ré-appris à respirer en cet espace sacré, à l’honorer, et à me faire confiance dans ce que je pouvais poser, et créer. Aujourd’hui, j’ai semé la joie, la confiance, et le respect. J’apprends à t’écouter, à respecter ton rythme, tes élans et tes désirs. Je sens ta puissance dans ce bas-ventre. De ta sagesse, tu m’apprends la patience car tu sais l’importance de laisser le temps au temps car pour donner vie à une création rien ne sert de se précipiter. De ta douceur, je découvre l’infinie tendresse que je peux me donner et offrir à ceux que j’accompagne. Je sens cet espace connecté à la Terre-Mère, à la Terre fertile et généreuse, d’où peut germer mille et une idées, mille et un élans, et même des enfants. De là, une immense énergie c’est remise à circuler, l’énergie de l’abondance de la Vie, l’énergie de la Joie, l’énergie de la création. J’ai ré-appris à être Femme, à être désiré, à avoir un vrai désir, à m’accueillir et m’accepter dans tout ce que je suis. MERCI ! JE T'AIME Mathilde Rebérat Initiatrice de cercle de femmes